Moi aussi j'ai la haine et la hargne et elle me vient de loin. Longtemps j'ai préféré prendre sur moi mes échecs et ma pauvre vie. J'ai vécu en longeant les murs. Ma mère m'accablait de mes échecs répétés d'incapacité à avoir une brillante carrière, de laquelle elle aurait pu tirer fierté et ne pas perdre la face devant la galerie. Longtemps j'ai choisi de fuir, d'être l' "Etrangère" en pays inconnus et lointains, le plus lointain possible. Et tout d'un coup, ce mouvement de foule, de ce peuple qui est le mien, réveille et fait remonter toute la douleur de cette existence de merde que j'ai pu mener. Malgré mes talents, mon intelligence, mes capacités, mes diplômes. Oui, mes diplômes. Plus j'avançais dans "les études", plus je m'enfonçais dans la vie merdouillante d'une mère célibataire incapable de nourrir son gosse. A bout de bras et à bout de souffle je suis arrivée à l'âge canonique, enfin, où l'on commence à s'en foutre de tout. Et voilà que tout ce bon peuple de France se soulève et crie sa haine. Sa haine du charmeur de serpent. Car c'est bien de ça qu'il s'agit. Le Chef de notre Etat est un charmeur de serpent. Avec ses beaux discours, car ils sont vraiment beaux, bien écrit, et bien dit, avec tous ses beaux discours il nous avait ensorcelés. Le réveil est violent. Mû par ce sentiment honteux de s'être fait avoir, on se réveille plein d'une énergie vengeresse.
L'amertume de l'échec, de l'incapacité à vivre normalement, c'est-à-dire libre, s'étale comme un mille-feuille. On en rajoute une couche à chaque fois. On baisse la tête, on se pense incapable, pas comme les autres. Jusqu'au jour où la colère agissante et la haine explosent comme une galaxie en feu.
Comment tout ça va finir ? Mal, ça ne peut que finir mal.
L'amertume de l'échec, de l'incapacité à vivre normalement, c'est-à-dire libre, s'étale comme un mille-feuille. On en rajoute une couche à chaque fois. On baisse la tête, on se pense incapable, pas comme les autres. Jusqu'au jour où la colère agissante et la haine explosent comme une galaxie en feu.
Comment tout ça va finir ? Mal, ça ne peut que finir mal.