lundi 25 juin 2012

34. LA RESISTANCE


Je suis née à un moment très troublée de notre Histoire, 2 mois et demi avant l'assaut des armées alliées sur l'armée d'occupation de notre pays. Un dictateur mégalomane avait, quelques années plus tôt, décidé de soumettre ses pays voisins, dont la France, à ses idées et méthodes crapuleuses. On était tombé dans le panneau, sans coup férir ou presque.

Très tôt dans ma vie de gamine libre et éduquée à se poser des questions, j'ai cherché à savoir ce qui s'était vraiment passé. Et je me disais que, moi, si j'avais eu 20 ans en 1940, j'aurai répondu à l'appel de résistance... Oui, bon, ils ont tous le beau rôle maintenant, ceux qui ont 'résisté'. Mais au moment où ça s'est passé, presque tout le monde a nagé dans le sens du courant. Dans des moments pareils, il est bien difficile de voir, de savoir et d'analyser ce qui arrive réellement. Une famille juive arrêtée?... c'est bizarre, mais peut-être ont-ils fait quelque chose de répréhensible. Deux familles juives arrêtées?... ah tiens, c'est bizarre, sans doute que c'est pour la même raison que la première fois. Trois familles juives arrêtées?...

Qui, alors, a eu le courage de dire tout haut que c'était intolérable et qu'il fallait réagir?????

On est en 2012. Rien n'est pareil et rien n'a changé! Il ne s'agit plus des même agresseurs et agressés mais la méthode crapuleuse est la même. La même violence, la même haine, la même terreur.

J'entends la radio raconter qu'un jeune garçon de 13 ans a été assassiné dans sa cour d'école par un autre de 16 ans. Cellule psychologique, fleurs blanches, marche silencieuse, poèmes... hein? cellule psychologique? lâcher de ballons?... Lâcher de ballons?!!!

Le fait est qu'un ado a froidement assassiné un enfant, plus jeune que lui, à la récré. Ce genre de violence haineuse et gratuite est devenue monnaie courante. On parle d'insécurité, mais ce n'est pas ça. Tolérer ces actes, à mes yeux, est comparable à la tolérance dont faisait preuve la majorité de la population lors des exactions de l'armée d'occupation. Le problème aujourd'hui se pose autrement: il n'y a pas d'armée d'occupation. Les crimes émanent, on dirait, d'une nébuleuse idéologique que j'appelle le 'talibanisme', comme on dit le 'nazisme', une espèce d'inquisition politico-théologique visant à semer la terreur chez les peuples libres.

Et alors, devant ces coups de boutoir, l'intelligentsia bien-pensante de notre pays ne réagit pas, ou plutôt si, en faisant le gros dos et en excusant les agresseurs. Nos responsables sont-ils eux-même sous l'emprise d'une mafia terroriste? Nos juges sont-ils sous la menace de représailles s'ils poursuivent les agresseurs?

J'aimerais savoir. J'ai envie de réagir, mais comment? L'autre jour, j'ai signé une pétition en faveur du maire d'une petite commune qui, s'étant fait agressé par un ado, avait giflé celui-ci et s'était retrouvé sur le banc des accusés au tribunal. J'ai aussi signé une pétition pour dire qu'il y en avait assez qu'on tue nos gendarmes. Comment peut-on entrer en résistance contre ce fléau?... sans se faire taxer d'extrémisme raciste fasciste par ceux qui, sans s'en rendre compte, sont peut-être les collabos d'aujourd'hui.

jeudi 21 juin 2012

33. La génération clubmed


En fait, ça a commencé à ma génération, la nouvelle vague rock'n-roll Johnny, après la guerre, voilà plus d'un demi-siècle maintenant. On arrive au bout de cette logique aujourd'hui. Je veux parler de l'idée qu'on se fait de l'avenir de nos enfants.

Il fut un temps, depuis Cromagnon jusqu'à la 2e guerre mondiale, où les grands-parents et les parents choyaient et éduquaient leurs enfants pour qu'ils les remplacent. On les intégrait et on les initiait depuis tout petit à la vie de la famille dans tous ses aspects, c'est-à-dire à la reproduction de la production... comme on dit dans certains manuels d'anthropologie!

Et puis, au milieu du 20e siècle, ce système-là s'est cassé. On s'est mis à penser que les petits qu'on faisait allaient avoir un tout autre destin. Qu'on n'allait pas les initier ou les forcer à quoi que ce soit. Qu'ils allaient trouver leur propre voie dans la vie. Qu'ils s'en sortiraient mieux et qu'ils iraient plus haut. Et qu'il fallait, pour se faire, qu'ils aillent à l'école et y restent jusqu'à... 25 ans! On s'est mis à rêver que tous nos enfants allaient être médecins, docteurs, ingénieurs, grands messieurs à cravate et à escarpins pointus. Et les filles?... on n'allait plus les marrier. Elles allaient faire "des études".

C'est comme ça que j'ai cru un temps (l'ai-je cru vraiment?) que si j'avais de bonnes notes en latin, je m'en sortirai bien dans la vie. Alors je m'efforçais d'avoir de bonnes notes en version et en thème, en latin et en allemand. On ne m'a jamais parlé de 'gagner' ma vie. C'était quasi automatique, une bonne note en latin et mon avenir était assuré... ça restait flou, plus que flou, mais c'était sûr. C'est pourquoi on ne m'a pas intégré à la vie de la famille. Quand je demandais comment on se sert du lave-linge, ma mère répondait énigmatique: tu apprendras bien assez tôt, va faire tes devoirs! Elle voulait bien qu'on essuie la vaiselle mais ne m'en a jamais confié la responsabilité disant: va faire tes gammes au piano. Mes parents étaient des entrepreneurs-nés qui avaient créé et faisaient tourner une usine de fabrication de pantoufles, employant une centaine d'ouvriers. Jamais on ne m'a montré comment gérer une telle entreprise. Comme si je n'étais pas de la famille, de ce milieu, comme si j'étais une nouvelle espèce d'humanoïde.

Mais, étant la première génération appliquée à cette mythologie-là, j'avais quand même sous les yeux des gens de tout âge qui travaillaient, qui s'occupaient, qui faisaient, fabriquaient, ciraient, tricotaient, arpentaient les champs, les bois, les rangées de machines... bref, je n'avais sous les yeux que des gens actifs.

Ceux qui vont à l'école jusqu'à 25 ans, de nos jours, n'ont pas eu sous leurs yeux ce modèle de peuple actif et fabriquant son avenir. Ils semblent vraiment croire qu'une bonne note en... maths leur assure une vie confortable, le gîte et le couvert et que le reste leur est dû.

S'il vous plaît, arrêtons ce cirque! Nous sommes en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis.

jeudi 7 juin 2012

31. Les petits pois


1) Cueillir les petits pois


2) Ecosser les petits pois


3) La récolte



Ensuite dans une casserole, je les couvre d'eau froide juste à niveau. De l'eau froide. Et je mets à bouillir doucement puis à mijoter tranquillement environ 30 ou 40 minutes, avec une petite poignée de gros sel et une tranche épaisse de bon beurre frais. Le parfum de cette cuisson lente est un vrai régal.

A déguster (à la louche!) sans modération.

mercredi 6 juin 2012

30. VENT D'EST


Depuis que mon assistante HelpExchange est arrivée, les conversations vont bon train. Elle, la jeune chinoise diplômée dont l'ambition est de faire de l'import-export, et moi, la vieille grand-mère française (non moins diplômée) ayant bien bourlingué au siècle passé, nous refaisons le monde. Voici quelques extraits, en vrac.

"La Chine est-elle une démocratie? c'est quoi la démocratie finalement? quand elle aura instituée la liberté de la presse et l'indépendance de la justice, bien sûr. Les Japonais vivent dans la hantise permanente de la destruction de leur pays, les tremblements de terre, les tsunami, c'est pour ça qu'ils sont agressifs eux-même. J'avais entendu jadis les Américains dirent que les Japonais faisaient du business comme on fait la guerre. Mais on commerce en Europe avec les pays voisins amis. On fait du commerce avec des amis, qu'est-ce qu'on peut échanger, toi et moi? C'est ça le commerce international pour un Français. Les Chinois ont plus en commun avec les Français qu'ils ne croient. On aime bien se mettre à table et faire un bon repas. Les Chinois signent toujours un accord commercial à table!!! :-) Tu vois, on peut s'entendre, qu'est-ce que tu en penses? Oui mais tu sais, le manque de ponctualité en France, c'est dingue, ça rend complètement fou. Et puis aussi, le manque de réactivité. Personne ne réagit à une opportunité, il faut toujours passer par une ribambelle de bureaux. Le commerce, c'est les yeux dans les yeux que ça se fait..."

La taille géographique de la France, l'hexagone, est celle d'une seule province chinoise, celle de mon invitée en l'occurrence. Que pouvons-nous échanger entre nos deux territoires? Des tas de choses, sans se faire la guerre, sans s'énerver, sans imaginer le pire, sans se prendre pour un pays sorti de la cuisse de Jupiter parce qu'on a quelques bons parfums chers, en enseignant les langues à nos enfants, l'anglais et le chinois, vite et bien. Demain commence ce soir, ne manquons pas cette opportunité.

C'EST QUAND MÊME BIZARRE

 Oui c'est bizarre. Il faut que je raconte ce qui m'arrive. Dimanche dernier le 24 janvier 2021 je me réveille avec une fièvre de ch...