mercredi 19 décembre 2012

52. SOUTIEN à GERARD DEPARDIEU


J'ai le plus grand mal à comprendre la haine que déchaîne la décision de Gérard Depardieu de se délocaliser. J'ai le plus grand mal à accepter que des ministres de la République insultent et dénigrent un tel citoyen méritant de ce pays.

Monsieur Depardieu est un agent actif du Produit Intérieur Brut de la France. Il génère de la richesse année après année, à la fois par son travail acharné dans l'industrie du film, et aussi par la façon intelligente dont il gère son succès. Il a fait rayonné le nom de la France sur toute la planète. Il a su investir ses gains mérités à la production d'autres biens consommables, à l'embauche de différents personnels, ainsi que dans le secteur immobilier français. Où est le mal?

Bien sûr, s'il avait gagné sa fortune à l'euro-million, on dirait de lui que c'est un petit veinard et on lui enverrait un conseiller psychologue pour le plaindre de ce coup dur de la vie. Et s'il n'avait pas su gérer son succès et qu'il se retrouverait aujourd'hui sur la paille, on le plaindrait avec plaisir!

Heureusement que sur BFMTV, à la page Divertissement, on parle du soutien qu'il est en train de recevoir d'illustres inconnus sur une page FaceBook.

J'approuve ce collectif de soutien à Gérard Depardieu.

Après quelques recherches j'ai aussi trouvé sur une chaîne suisse cet interview d'un journaliste sympa et bienveillant, objectif, qui n'insulte personne à aucun moment:





samedi 15 décembre 2012

51. La liberté a été délocalisée



Je reproduis ici l'article écrit en avril dernier par un "paysan heureux", éleveur de son métier, décrivant sa situation avec une grande acuité. Je n'ai rien à rajouter, c'est ce que je voulais dire.


"Et le paysan au milieu de tout cela? Un simple exécutant des basses besognes. 

Il n'aura plus son mot à dire. Que veut dire le mot autonomie dans un tel contexte? Que veut dire indépendance de décision? 

Je pensais que l'intégration économique arriverait la première. J'ai tout faux, il faut dire que nos résultats économiques sont si mauvais. C'est l'intégration technique qui arrive à grands pas !

- J'ai perdu le droit de labourer les parcelles de mon choix depuis la PAC de 1992. 
- Je dois passer par un organisme lié à l'ordre des experts comptables pour tenir et présenter mes comptes à l'administration fiscale. 
- Je dois chaque année rendre compte à mon vétérinaire de la façon de gérer tout le sanitaire de mon élevage, sachant que c'est lui qui prescrit et vend les produits... 
- Je dois m'en remettre à un architecte pour construire un hangar ou une stabulation, puis faire valider le projet par la commission départementale.  
- La limite entre curer un fossé et le creuser est si ténue que je ne sais jamais si je ne vais pas prendre un procès à chaque démarrage du tractopelle car, dans le deuxième cas, il faut une autorisation administrative ad hoc. 
- Aujourd'hui, j'ai choisi d'entrer volontairement dans une démarche de protection des haies.  Mais un projet de classement au patrimoine mondial de l'humanité pourrait rendre ce choix définitif et contraignant en terme de surveillance, de contrôle voir de plantation puisque certaines espèces seulement seront alors permises si le projet aboutit...  
- Je passe sur le risque de voir le plan prévisionnel de fumure de la ferme devoir être validé avant de pouvoir être appliqué... 

J'arrête là cette énumération, je pourrai en rajouter. A chaque fois, on évoque les excès de quelques uns pour imposer à tous.

Le paysan moderne a, au minimum, le Bac , voir plus dans bien des cas. Mais on semble l'ignorer. On lui retire toute possibilité d'être responsable de ses choix, de sa réactivité, de son bon sens et de son expérience... 

Je ne suis pas soudain atteint d'un grand découragement. J'essaye d'être réaliste et de comprendre les évolutions profondes de notre métier. 

Je suis atterré de lire dans tout ce que je viens de décrire la volonté de détruire systématiquement la liberté de gérer du paysan. 

C'est cette liberté qui nous fait accepter toutes les adversités que nous imposent dame nature. C'est elle qui nous fait lever la nuit dans la bise, elle qui nous pousse à investir en permanence pour mieux gérer. Elle qui nous conduit à tenter pour innover... 

En voulant le transformer en simple exécutant, on le renvoie au temps des servitudes. 
La chute des installations devrait inquiéter la société, faire réfléchir nos responsables, réorienter les mesures pour redonner la vraie place à l' Homme, le seul capable de réagir en temps réel dans la nature. 

Il n'en est rien. Dans l'indifférence générale, sous prétexte de "sécurité", mais plus sûrement parce que cela crée de nouveaux marchés, de nouveaux débouchés pour nos services, donne du pouvoir à quelques administratifs en les protégeant de leurs erreurs d'appréciation, on organise la fin des paysans... 

Il y aura bientôt plus de donneurs d'ordres que d'exécutants.

On aurait tort de limiter cette réflexion à notre seul secteur. Partout dans notre société, le pouvoir individuel de création, d'innovation et d' entreprise recule face à d'autres logiques, financières, de normalisation, de lobbies administratifs ou de nouveaux services payants! Ceux qui exercent les fonctions de production sont-ils si méprisables?

En évoquant ce sujet devant un responsable agricole, je me suis fait traiter de "révolutionnaire"! Peut-être vaudrait-il mieux que je me taise?"

                                                      °  °  °  °  °  °  °  °  °  °  °

J'ajoute un article publié dans Le Point en décembre 2013 intitulé 'et si la france n'était plus le pays des libertés':

http://www.lepoint.fr/economie/exclusif-et-si-la-france-n-etait-plus-le-pays-des-libertes-19-12-2013-1771863_28.php

jeudi 29 novembre 2012

50. TERRE LABOURABLE ET CULTIVABLE



Ce que j'aimais particulièrement quand je travaillais dans un kibboutz, c'est l'attitude de tout un chacun à s'acharner pour rendre des terres incultes, labourables et cultivables. On m'avait fait voir des photos du site à l'arrivée de la poignée de réfugiés hébreux qui étaient venus cultiver cette terre ingrate et caillouteuse: 15 ans après leur arrivée, quand j'y ai débarqué, ce lopin de terre était devenue fertile, produisant fruits, légumes et fleurs en abondance, de quoi nourrir la population de la ferme et de procurer la nourriture à ceux de la ville.

De nos jours, on fait comme si la nourriture tombait du ciel toute emballée. Or, malgré nos grands progrès depuis Cromagnon, tous les humains se nourrissent encore de ce que, et seulement de ce que peut produire la terre. J'y inclus l'herbe dont se nourrissent les animaux qu'on mange.

Pendant qu'il y en a qui s'acharnent à rendre de mauvaises terres, labourables et cultivables, nous, en France, on recouvre nos bonnes terres arables de ciment et de bitume. Sans vergogne. Sans états d'âme.

Terre labourable et cultivable en Berry
Si j'avais 20 aujourd'hui, bien sûr que je serais partie à Nantes pour empêcher la construction d'un aéroport sur de bonnes terres labourables et cultivables. Déjà il y a quelques décennies, j'avais jugé un gâchis monumental de construire un parc d'attraction, genre belle-au-bois-dormant, sur la bonne terre de Beauce. On dit que ça rapporte, oui, mais ça ne se mange pas. On court à la famine si l'on continue sur cette lancée. Ici, en France, pas dans le désert. Nous ne sommes pas à l'abri d'une famine...

Et pendant que j'y suis, de toute façon, il y a un beau et bel aéroport qui ne sert à rien, à Chateauroux, construit naguère pour être l'approvisionnement européen des troupes américaines après le débarquement de 1944. Il était stratégique, étant situé en plein milieu de la France, et en plaine, sa piste étant la plus solide et la plus longue d'Europe. Qu'en est-il de ce bel aéroport? Cet équipement ne sert pour l'heure qu'à l'envol des pigeons... à moins qu'on mange les pigeons, alors!

samedi 24 novembre 2012

49. Shma Israel!

Moi, Frankie, à Eilat en 1964


Les Hébreux avaient un dieu qui leur parlait et qui leur écrivait. Mais ils n'écoutaient pas. Alors il se mettait en colère et envoyait des ultimatums. Et puis ça finissait toujours mal, une punition ou une autre, pour les méchants enfants de Dieu.

...J'ai rien trouvé de mieux pour mon intro sur un sujet brûlant d'actualité, à savoir l'affrontement de la semaine dernière entre les Hébreux d'Israel et les Arabes de Gaza. Je ferais mieux de la fermer à ce sujet, car quoiqu'on dise, on ne se fait pas que des amis quand on discute de ça.

Quand j'avais 19 ans, en 1963, j'ai quitté mon Berry, ma province natale et ancestrale, pour aller voir ce qui se passait... en terre sainte, ou en Israel, comme vous voudrez. Beaucoup de jeunes non-juifs partaient alors comme moi dans un élan de solidarité avec ce peuple hébreu qui jouait son va-tout en reprenant possession d'une terre ancestrale qu'ils avaient délaissé depuis 2 millénaires. Pendant tout ce temps-là, ils s'étaient salués les uns les autres par un "L'année prochaine à Jérusalem!", mentionnant ainsi un projet sans cesse repoussé à l'année prochaine. Il a fallu un cataclysme comme la 'shoa' pour enfin les décider à 'rentrer' au pays. J'abrège une longue histoire, bien sûr.

Mais bon, pendant 2 millénaires, d'autres s'y étaient installés. Ils ne comprirent pas ce qui leur arrivait quand ces Hébreux leur sont tombés dessus et les ont enjoint de déguerpir. Certains ont fui, d'autres sont restés pour voir, et d'autres encore ont pris les armes. De toute façon, là venait d'être créé le monstrueux problème de savoir à qui appartenait ce bout de terre, dite sainte. Et c'est de ça qu'il s'agit, chaque jour, quand on nous parle d'affrontement des uns et des autres. Chaque camp joue les victimes de l'autre. Personne n'écoute, ne serait-ce que sa conscience.

Je ne suis pas juive et ma solidarité avec les Hébreux a ses limites. Je ne peux pas cautionner le bombardement de civils entassés dans un guétto, sous prétexte qu'ils ne devraient pas être là.

Je n'irai pas plus loin dans ma démonstation. Je viens de retrouver, par l'intermédiaire de FaceBook, ma vieille amie israelienne avec laquelle j'ai commencé à correspondre quand j'étais pensionnaire et ado, voilà plus d'un demi-siècle. Sa famille m'a accueillie comme l'une des leurs lorsque j'ai débarqué à Haifa avec mon sac-à-dos en août 1963. Ils restent tous très près de mon coeur et je voue à ce peuple hébreu une grande admiration.

Mais, confidence pour confidence, il faut aussi que j'avoue que mon premier petit-ami a été un gars du village arabe situé de l'autre côté de la route du kibbutz où je vivais et où on travaillait ensemble. Lui aussi est resté très près de mon coeur.

Alors, Israel écoute! Ecoute ton dieu et ta conscience. Il va falloir coûte que coûte vivre ensemble sur ce bout de terre, dite sainte. Ouvre les portes du guetto et laisse-les vivre avec toi, ensemble, en voisins et en cousins. Tu dis 'shalom' pour saluer ton voisin, ils disent 'salam', alors pourquoi ne pouvez-vous pas vous saluer en paix, bon dieu?!
     

mercredi 21 novembre 2012

48. IMAGES D'AUTOMNE


En mettant de l'ordre dans mes fichiers de photos, je me suis aperçue que je prends beaucoup plus souvent des photos au printemps qu'à toute autre saison. C'est pour rectifier ce manque que je suis partie à la chasse aux images d'automne, tellement si belles et éphémères. En voici quelques-unes prises récemment dans mon coin de Berry.

Sur un parking à Châteauroux

Vers St Civran

Motif de tapisserie

Vers Chazelet au pont de Bouchais

Le clocher de St Sauveur à Argenton-sur-Creuse

mardi 9 octobre 2012

47. La Creuse à sa source


J'ai grandi à Argenton-sur-Creuse et donc maintes fois traversé la rivière Creuse sur les deux ponts de la ville, l'ancien et le nouveau oh oh oh oh...

Je me suis souvent posé la question de savoir d'où elle prenait sa source mais sans jamais me déranger pour savoir. A l'âge de 68 ans, ça y est, j'ai enfin vu de mes yeux la Creuse à sa source.

C'était récemment, pendant le petit voyage que j'ai fait en voiture pour accompagner mon assistante du réseau HelpExchange à son hôte d'après. C'était sur la route qui va d'Aubusson à Ussel, une belle route qui monte doucement jusqu'à 800 et quelques mètres, avant d'arriver à La Courtine. J'ai aperçu dans l'herbe sur la droite des pancartes fléchées indiquant "source de la Creuse"... ah tiens! c'est là! Mais comme nous devions faire la route jusqu'à Bort-les-Orgues et au-delà, je ne me suis pas arrêtée.

Au retour toute seule, le lendemain dimanche 16 septembre, j'ai voulu prendre le temps d'aller voir. Donc en arrivant d'Ussel, dans le bourg de La Courtine, je demande à une dame chargée de pains si elle savait où la Creuse prenait sa source. La pauv' dame n'en savait rien, elle me conseilla d'aller demander à la boulangerie, ouverte bien sûr ce dimanche matin. Il y avait la queue, à la boulangerie, et pour ne pas avoir l'air de prendre la boulangerie pour l'office du tourisme, je me suis prise une cannette de coca. La jeune dame à la caisse n'en savait rien non plus mais elle appela une ancienne qui m'expliqua que c'était sur la route à gauche au col du Massoubre, direction Féniers. Elle m'écrit ça sur un bout de papier et j'en la remercie, m'en allant avec ma cannette de coca trouver la Creuse à sa source!

Un col? Je ne me souvenais pas avoir franchi un col. Dans mon imagination, un col, c'est un passage étroit dans des montagnes pointues. Et du coup, j'ai dépassé à vive allure ledit col, apercevant du coin de l'oeil la pancarte pour Féniers à gauche. Demi tour! Effectivement, à quelques encablures du carrefour direction Féniers, est indiqué, à l'entrée d'un chemin, que c'est bien là que la Creuse prend sa source. Youpi! j'y suis!

Je stationne mon carrosse comme ça sur la route et je pars en reconnaissance. Le chemin s'enfonce dans le sous-bois et je découvre à quelques mètres une clairière avec une solide table de picnic en bois... Juste ce qu'il me fallait. Je retourne donc à ma voiture pour la stationner correctement et prendre mon casse-croûte. Justement c'était midi.

Les photos ci-dessous racontent la suite.

L'entrée du sous-bois

Le chemin balisé vers la source

Mon picnic

La solide table de picnic

La forêt est mixte

La Creuse à Felletin n'est qu'un torrent


Un havre et un moment de paix totale. Je me suis prise à avoir envie d'habiter dans les bois, loin, très loin de ce monde de brutes, libre, sans connaître le pourcentage du 'produit intérieur brut', ni le nombre de 'demandeurs d'emploi' comme si c'était une race humaine à part, sans savoir si la planète bleue se réchauffe ou se refroidit. Alors j'ai commencé à me dire: si je pars par là, je vais peut-être m'enfoncer dans la forêt épaisse. Ah oui, mais il me faudrait des allumettes pour allumer du feu, et puis une pelle pour me creuser un terrier, et un couteau bien aiguisé pour chasser le lapin... oui, bon, d'accord, je retourne à ma voiture et je rentre chez moi!!!

dimanche 30 septembre 2012

46. CROISER LE VOL D'UN GOELAND


L'autre jour, en revenant de Châteauroux, j'ai mis la radio de ma voiture à fond. Céline Dion chantait son dernier tube en français et chaque mot de cette chanson me taillait le coeur!

"Je voudrais passer l'océan,
Croiser le vol d'un goéland,
Penser à tout ce que j'ai vu,
Ou bien aller vers l'inconnu".

J'ai repensé à cet épisode de ma vie où j'étais équipière sur des voiliers en long et en travers du Pacifique sud. Je viens de retrouver l'article que j'avais écrit à ce propos, d'une rencontre avec un albatross, sur mon blog Threefold Twenty, en anglais. Il n'est plus sur ce blog car je l'ai pratiquement effacé, mais je l'ai retrouvé dans mes archives. Le voilà donc:

73.An albatross (écrit le 13-09-2006)

Reading a book of sailors and pirates adventures in the 1600s, here’s what I found:

"One day out of the great wilderness of water there came an albatross.  Circling the ship on wide pinions, dipping and rising on currents of air, gliding and planing, sometimes so close to the crests of the waves that it seemed to become part of the spume, it kept station with the ship for days on end.  Neither of the boys had seen a bird of that size before.  At times it sailed close to where they crouched in their barrel-shaped perch, seeming to use the up draught from the Seraph’s mainsail to hold its position, never flapping its wings, only gently fingering the air with the black feathers at the tips.  Dorian particularly delighted in the creature whose wingspan was three or four times that of his arms." (from Wilbur Smith, “Monsoon”, p.132 Pan Books edition 2000)

I couldn’t describe my own encounter with an albatross better.  It was on that same trip sailing as crew on a yacht from Noumea to Auckland in October 1997.  We were getting near the tip of the North Island of New Zealand, still 3 days to go to get to harbour.  The weather was still good although with a promise for storm coming from the far south west.  We thought we might be able to make to port before the big storm as the low trough was situated somewhere near Tasmania, if I remember correctly.  

And then, this bird came up from nowhere and started circling the main mast in very slow motion.  Just like it says in the quoted passage.  Sure, our yacht didn’t have a perch on top of the mast.  I recall watching this bird in amazement from deck.  I knew that the wingspan of an albatross is huge but the body of the bird looked amazing too, the size of a very large duck, so it seemed.  It flew up above us and then around the boat close to the crests of the waves and up above again.  I didn’t tire looking at it in wonder.  It stayed with us for a while and then disappeared.  

The next day the storm was with us.  Fast and sharp winds from the south west were building up the sea to a wild element.  We were 3 days and 3 nights in it fending for survival of the sailboat, and us five on it.  As if that bird had come to warn us and wish us good luck…

I have learnt since then that these birds live and breed around Antarctica.  They tend to circle the South Pole in their migrations at the level of the 50th parallel south.  They can live as far as the top islands of Northern New Zealand which is 35° south.  Two years later on another yacht, on that same route but in fair weather, a pair of albatrosses stayed circling around our main mast for a few days.  You get used to the sight of their nonchalant flight “never flapping (their) wings, only gently fingering the air with the black feathers at the tips”.  In contrast when further down the coast of Northland we saw myriads of ‘normal’ birds, we thought they looked pretty excited flapping their wings like mad.  

mardi 18 septembre 2012

44. LE SAUT DE L'ANGE DE MARIEANGE


Je suis abonnée à un site qui s'appelle "installation campagne" où il est question de gens de la ville qui décident de changer de vie et d'aller s'installer à la campagne. Vaste programme, comme on dit. Cette association organise une réunion d'information le week-end prochain à Paris.

C'est pas de la tarte, prendre ses petites affaires pour aller s'installer dans un village rurale peut-être même pas répertorié sur les cartes! L'idée est folle. Alors soyons fous!!!

C'est ce qu'ont décidé Marie-Ange et son mari, un beau jour de ras le bol dans le métro. C'était dans les années 1960, voilà un bon demi-siècle maintenant et Marie-Ange est trop heureuse du résultat. Elle en parle avec un plaisir certain. Allez donc la voir à Aubusson au retour du marché un samedi. Elle y tient une maison-gîte et une chambre d'hôte, tout en travaillant sur son ordinateur à faire du web-secrétatiat.

Je les ai rencontrés un jour de mars alors que je cherchais un hébergement pour le stage de tapisserie que j'allais faire en août. Je les ai cotoyés en août pendant une semaine et c'est alors que Marie-Ange m'a raconté son histoire.

Ils sont arrivés tout jeunes tous les deux avec 2 marmots sous le bras, dans un village creusois où l'école allait fermer... circonstance atténuante, le fait d'avoir 2 enfants à mettre événtuellement à l'école. Notre jeune couple a été plus têtu que les gens du coin qui les ont d'abord regardés de travers. Quoi? des Parisiens? qu'est-ce qu'ils viennent faire chez nous? Ils venaient aider, travailler, et apprendre. Marie-Ange rigolent franchement quand elle se souvient qu'elle ne savait même pas comment poussait le persil. Maintenant ils sont de vieux Creusois, ayant élevé 5 enfants à la dur et accueillant leurs petits-enfants au bercail creusois avec bonheur.

Quelques photos de la chambre d'hôte de Marie-Ange à Aubusson, que j'ai eu grand plaisir à occuper au mois d'août dernier:

chez Marie-Ange à Aubusson


le drap brodé de la chambre d'hôte

la chambre d'hôte à Aubusson

chambre d'hôte et salle d'eau à Aubusson

chambre d'hôte avec 2 lits à Aubusson

vendredi 7 septembre 2012

42. UN POSTER EN LAINE


Toute la semaine du 20 août dernier, je l'ai passée à Aubusson. C'était ma seule escapade de vacances et de ce fait, le mercredi de grosse chaleur, j'ai préféré aller me ballader en ville plutôt que de suivre la visite organisée et conforme au stage que je suivais. Non-conformiste, anti-conformiste, je le suis et le reste. Mes excuses si je dérange un peu... Bref.

A déambuler de trottoir en trottoire, de rue en ruelle, devant et derrière, en bas et en haut de la ville, j'ai exploré Aubusson à ma guise, prenant les photos qui me plaisaient. Au bout de 3 jours de séjour, je commençais à avoir une folle envie de me faire la belle et de retourner, à pied s'il le fallait, dans le 21e siècle.



Je suis entrée par hasard dans une boutique qui se présentait comme un "espace tapisserie". Les tapisseries des 4 ou 5 siècles passés devenant à mes yeux toutes pareilles et passées, j'allais peut-être trouver là du nouveau. Une dame au fond retapait une antique tapisserie, représentant un sempiternel sujet de l'antiquité grec. Très beau, certes, avec quelque oiseau à grand cou, mais vieux, antique, dépassé. Je ne sais pas comment exprimer ce sentiment, cette sensation, de vieillerie que j'ai eu tout le temps de mon séjour là-bas. Je me tourne alors vers une petite tapisserie debout contre une chaise qui semblait plus fraîche et plus moderne, encore qu'il s'agissait de feuillage enchevêtré. Je regarde au dos et je m'aperçois alors, en connaisseuse à peine aguerrie, qu'il s'agit d'une tapisserie à l'aiguille, c'est-à-dire d'un truc fait sur un canevas. Je demande à la photographier. Un monsieur sympa qui se tenait derrière un bureau me dit qu'il n'y pas de problème. Il se lève même pour poser l'article sous un meilleur angle pour une photographie. Je vois que l'oeuvre est à vendre pour 400€. "Ah!" je pense en mon for intérieur, "elles ne sont donc pas toutes à 15 ou 20 mille la pièce, ou bien carrément à cent vingt mille".



Oui, parce que voilà, ces belles tapisseries semblent dépassées, non seulement par leur sujet désué et leur fabrication obligatoire à l'ancienne, mais par le fait qu'elles semblent s'adresser à une catégorie de gens qui ont disparus de la société française depuis longtemps. Si c'est cela le luxe à la française, d'accord, mais ce n'est pas pour moi. Or...

Or, j'avais eu d'emblée envie de parler à ce monsieur sympa du magasin "espace tapisserie". J'avais eu envie de lui parler de mon idée de tapisserie moderne, mais quelque cliente, peut-être fortunée, est alors entrée dans la boutique et je me suis éclipsée. Voici donc mon idée.

Une tapisserie monumentale recouvrant un mur de château, c'est ni plus ni moins un poster. C'est pour décorer un espace à l'intérieur d'une demeure par une image qu'on aime bien. Un espace. Une image qu'on aime bien.

La taille de l'espace à décorer a bien changé depuis les années 1600 ou 1700. Les images qu'on aime bien sont complètement différentes. Par contre, le côté nomade de la société s'est emplifié. Les seigneurs roulaient leurs tapisseries et les emportaient quand ils allaient crêcher ailleurs. Nos contemporains, les miens en tout cas et moi-même en l'occurence, roulent et emportent leurs posters préférés quand ils déménagent. Les habitants des bâtisses seigneuriales aimaient contempler tel dieu ou telle déesse de la mythologie grecque. Mes contemporains aiment contempler leurs idoles, un Elvis Presley avec sa guitare autour du cou, une Madona en petite culotte, une tour Eiffel au clair de lune, ou carrément le poster d'une photo de leur fils aîné à 4 ans. Alors je me disais que peut-être et sans doute on pouvait se faire faire de telles tapisseries, au format d'un mur actuel, d'un sujet personnel et actuel, tissé sur machine informatisée, le 'carton' de ladite tapisserie étant 'digitalisé'. Et le prix, oui le combien-ça-coute, serait tout à fait abordable par la plupart des mortels en vie actuellement.

- Impossible... en laine, c'est plus cher qu'en papier. Et si on tisse sur machine informatisée, il n'y aura plus besoin des lissiers.
- Non, c'est vrai, on n'a plus besoin des tailleurs de pierre non plus, ni des affûteurs de bifaces. Les temps changent, il est bon de mettre nos pendules à l'heure, je crois. A qui puis-je passer commande pour un poster en laine d'un dessin de ma petite-fille de 200x180 pour la somme de 400€...???
 

jeudi 6 septembre 2012

41. La tapisserie (2)


Je reviens d'une semaine de stage de 'tapisserie à l'aiguille' à Aubusson. La tapisserie à l'aiguille, c'est ce qu'on fait avec une aiguille et de la laine sur un canevas, comme faisait ma grand-mère, sauf que maintenant c'est moi la grand-mère et qu'on ne dit plus faire du canevas parce que ça fait plouc. On n'arrête pas le progrès!

A Aubusson on vit englué dans le passé ignorant volontairement tous les progrès techniques qui ont eu lieu depuis les années 1600. Il faut que tout soit fait à la main, jugeant avec dédain tout changement depuis l'invention de l'aiguille et du canevas. Mais bon, j'y suis allée parce que je voulais justement connaître ces techniques ancestrales pour pouvoir les pratiquer et les transmettre à mon tour à ma petite-fille. Le stage organisé par l'association 'Lainamac' était piloté par Madame Véronique de Luna qui a elle-même une école de tapisserie à l'aiguille à Paris.

de gauche à droite: Géraldine et Véronique


Ayant une formation d'ethnologue, j'ai une sainte horreur des questionnaires qui vont servir à évaluer une activité humaine statistiquement. Pour l'ingénirie et la maîtrise de la société, on quantifie tout et n'importe quoi et on est persuadé qu'avec des statistiques, on a tout compris. Cette façon de voir les choses n'est pas celle d'un/une ethnologue. Je vais donc essayer d'"évaluer" le stage que je viens de suivre, à la mode de chez nous!

1) Quand, en début d'années, j'ai voulu voir où et comment je pouvais apprendre à faire du canevas, j'ai tapé 'tapisserie' ou 'canevas' sur google et j'ai tout de suite trouvé les stages de Véronique de Luna dans le 13e arrondissement à Paris. En cherchant plus loin, j'ai vu que cette dame avait prévu d'enseigner en juillet et août à Aubusson, donc plus près de chez moi et dans le haut-lieu de la tapisserie sur métier à tisser. L'aubaine: faire un stage au canevas et revoir les tapisseries d'Aubusson que j'avais visité en... 1972, (quand on est grand-mère, on compte en décennies) voilà donc 4 décennies. Le coût, en y ajoutant l'hébergement, frisait les mille euros, mais j'étais prête à un grand sacrifice. Je me suis donc inscrite en ligne.

De fil en aiguille :-)) les choses se sont sans cesse compliquées. Au bout d'un moment je ne savais plus qui faisait quoi et à qui il fallait s'adresser. J'en étais à tout annuler quand quelqu'un m'a annoncé au téléphone que le prix avait diminué de moitié. Bon, on continue. Mais j'ai trouvé l'organisation de ce stage tout à fait farfelue.

2) Faire du canevas n'est pas sorcier, tout le monde vous le dira, mais je ne voulais pas me lancer sans avoir consulté une experte en la matière. Je suis très bien tombée en ayant Véronique de Luna comme guide. En cinq journées j'ai pu acquérir les bases et revenir chez moi avec un canevas entamé à finir au long de cet hiver, la laine qui va avec, les aiguilles et quelques bons conseils. Cet enseignement a été très satisfaisant, à la fois stricte et complet. Je vais pouvoir continuer toute seule maintenant.



3) Etant au niveau débutant, l'important pour moi était la technique: je voulais savoir comment on tient le canevas, comment on pique l'aiguille, quel point on emploie. Or, à cela, dans ce stage, s'est ajouté une thématique: on allait parler de botanique. Bon d'accord. Un thème pour quoi faire? Certes, le canevas sur lequel on allait travailler était une feuille stylisée. De mon côté j'avais apporté un dessin de papillon et je voulais savoir s'il pouvait être reproduit sur canevas, mais j'aurais tout aussi bien pu apporter la photo d'un dinosaure ou d'un clair de lune à St Civran! Peu m'importait le sujet du canevas, je voulais savoir comment on faisait et l'ajout d'une thématique m'est apparu comme un cheveu sur la soupe. L'activité annexe sur ce thème étant d'aller randonner dans la brousse par un apès-midi de canicule, j'ai décliné cette offre d'activité qui m'a paru inadaptée.

4) En dehors du travail sur canevas, une visite guidée du musée de la tapisserie a eu lieu le lundi soir et celle d'un chateau voisin le mardi soir. Dans les deux cas j'ai vraiment eu l'impression d'être priviligée car, pour nous stagiaires, les guides respectifs se sont surpassés. Catherine, dans le cas du musée, nous a fait vivre une exposition de tapisserie de l'année 1925 en racontant la petite et la grande histoire de chaque pièce, en y ajoutant aussi les anecdotes rocambolesques de leur acquisition ou de leur mise en place dans le musée, visite suivie d'un petit apéritif dinatoire pour VIP! Dans le cas du chateau, le proprétaire n'a pas économisé sa peine pour nous faire parcourir les siècles au gré des étages et des tapisseries diverses et variées accrochées au mur. J'ai beaucoup apprécié ces deux visites, le seul problème étant qu'elles avaient été programmé en plus des heures de cours. De ce fait, le lundi, le premier jour, étant partie de chez moi vers 6h30, je me suis trouvée à rentrer à la chambre d'hôte que j'avais louée vers 10h du soir, après une journée de canicule éprouvante et bien remplie. Le lendemain pareil. J'ai craqué le mercredi! et j'ai décliné toutes les autres offres de visite. C'était tout à fait excessif.

5) Le stage comptait 9 stagiaires et j'ai trouvé que c'était parfait car les différents niveaux des unes et des autres permettait de donner une idée de ce que peut être la tapisserie à l'aiguille dans son ensemble. Nous étions 4 débutantes et les autres 5 'brodeuses' avaient des niveaux et des objectifs différents. La formatrice ne m'a jamais donné l'impression qu'elle ne s'occupait pas de moi. De plus, le local était immense et chacune avait l'espace necessaire pour travailler librement tout en écoutant les conseils donnés aux autres ici et là.



6) A part son côté spacieux, ce local, l'ancienne Ecole Nationale Supérieure d'Art (ENSA) à Aubusson, m'est apparu complètement inadapté. Là, si je ne me retiens pas, je vais dire des méchancetés!... froid, impersonnel, sans personalité, ringard, pas isolé, laid, j'aurais cru qu'il s'agissait d'anciens abattoirs. Bon j'arrête!

7) Le stage prévoyait 3 déjeuners sur place. En fin de compte tous les déjeuners ont été pris sur place c'est-à-dire dans une de ces grandes salles dudit local décrit ci-dessus, sur des tables en formica, avec des assiettes en cartons et des verres en plastique. C'était mieux que rien, mais chaque repas étant compté 8€, j'aurais aimé trouvé plus de chaleur et de convivialité à la française, avec pichet de vin et bon fromage, de temps en temps, dans de vrais assiettes et de vrais verres. J'ai été très étonnée d'un tel arrangement. Pour mon compte je préfère déjeuner sur place. Mais j'aimerais franchement être libre l'après-midi, en vacances, libre de me promener ou de faire la sieste par temps de canicule, par exemple. Ce que j'aimerais vraiment, c'est travailler au canevas depuis tôt le matin quand il fait frais et finir par un bon repas convivial avec les autres à midi quelque part, puis être libre le reste du temps. Je n'aime pas être 'organisée' :-(

8) Le stage incluait 3 déjeuners, un buffet, un dîner, 3 visites et une initiation botanique. Oui, j'aurais préféré payer un stage 'brut' avec la possibilité d'une demi-pension prépayée (les déjeuners), quelque part en ville avec les autres... et les après-midi libres.

9) J'ai voulu effectuer ce stage pour apprendre comment on fait. Pas besoin de thématique pour moi. La seule suggestion, peut-être, serait de pouvoir visionner quelques films, documentaires ou autres, sur le sujet. Nous sommes les derniers des mohicans en la matière! C'est peut-être ça la vraie thématique!

10) L'hébergement que j'avais retenu depuis le mois de mars en chambre d'hôte a été parfait. Pour le reste je regrette un peu le manque général de ponctualité, à la fois des stagiaires et des organisateurs. On a beaucoup piétiné, attendu, ici et là, en pleine chaleur.  

samedi 18 août 2012

40. LE BALLON BLEU


C'était l'autre dimanche quand j'ai dit qu'on allait picniquer à Gargilesse. Avec mes deux petits lurons je m'installe tout au bout de l'île des campeurs à la Chaumerette, tout au bord de la rivière, la Creuse en aval du barrage d'Eguzon. Un lieu magique où l'on peut prendre des photos façon peintres impressionistes. Je me souvenais d'un jour de 2009 où j'y avais emmené des amis australiens de passage.

en picnic à Gargilesse, juillet 2012
le ballon bleu coincé sur l'autre berge tout là-bas

Au menu du picnic, salade de pommes-de-terre avec saucisses de strasbourg, chacun sa barquette, fromage qui colle pas aux doigts genre babibel, des allumettes au chocolat pour dessert. Quelques morceaux de patates ou de saucisses sont lancées au hasard en direction d'une famille de canards en croisière sur la rivière. Grand amusement des enfants et des canards.

Le repas fini on cherche une occupation bougeante. Je suggère de jouer au ballon avec une balle à moitié gonflée en spécifiant de rester loin de la berge et de ne pas taper trop fort. Une fois à l'eau, le ballon serait perdu. Ai-je bien insisté? En tout cas, ce qui devait arriver, arriva... le ballon bleu tomba à l'eau et s'enfuit rapidement vers le milieu de la rivière puis resta coincé un moment sur une île miniature un peu plus loin avant de prendre carrément le large.

Le petit Bertrand retient ses larmes vaillamment avant d'éclater en sanglots. Je le cajeole et le console comme je peux. Pour faire diversion on quitte le lieu pour aller jouer sur la berge de l'autre côté où il y a des balançoires et autres constructions pour enfants. On s'aperçoit alors que le ballon bleu a traversé la rivière et est allé se coincer dans des branchages couchés dans l'eau. Inaccessible. Visible mais perdu. Dur dur!

Au bout d'un moment je vois qu'une famille installée là tout près s'occupe de plongée et de natation de façon quasi professionnelle. Un papa est en train de faire faire de l'entraînement à son fils d'environ 14 ans, dûment vêtu d'une combinaison de plongée. J'ose aller leur demander si... oui, oui, on a vu le ballon et on est en train de se préparer pour aller le chercher!

Il y a des jours où les miracles arrivent. Ce dimanche-là il fut pour Bertrand qui retrouva son ballon bleu, rendu des mains d'un jeune garçon qui s'entraînait à nager et à plonger avec son papa dans la rivière. Mais le truc, c'est qu'à notre insu, il y avait aussi des chercheurs de trésor qui, ayant vu un objet bleu sur la berge opposée, s'étaient empressés de gonfler un canot et de pagayer dans la même direction. Heureusement notre jeune nageur sauveteur de ballon est arrivé au but le premier!

J'ai filmé toute la scène avec mon appareil-photo qui me sort des vidéos en format MP4 impossible à utiliser avec l'application 'film maker' de Windows qui se trouve sur mon ordinateur. Je ne sais pas encore comment je vais faire, mais un de ces jours, j'aurais trouvé et je mettrai cette vidéo ici.

jeudi 16 août 2012

39. Paf!!!


Paf!!!...C'est le bruit que ça a fait quand ça a éclaté... je parle de mon pneu avant gauche, côté conducteur, mon pneu sur ma roue avant gauche. Drôle d'effet.

C'était vendredi 27 juillet dans l'après-midi alors que je devais ramener ma petite-fille chez ses parents. Ma voiture roule au diesel c'est-à-dire que je peux faire 900 km avec un plein, mais même, de temps en temps il faut bien mettre du gazoil dans le réservoir. Au prix de l'or maintenant, j'étais partie en mettre pour 5€, juste de quoi faire le trajet prévu. En revenant de la station-service à St Benoît-du-Sault, alors que je ralentissais m'apprêtant à passer en troisième vitesse pour tourner à droite vers Roussines et St Civran, juste sous le poteau de fin de village, paf!!!, le bruit d'un ballon d'enfant qui éclate.

Je m'attendais un peu à un truc comme ça. Mes pneus étaient lisses. Mais bon, mes très maigres revenus faisaient que je remettais toujours à demain et après-demain pour les faire changer. Erreur classique et fatale. Enfin, pas fatale ce jour-là parce que je roulais doucement (à 50kmh peut-être), mais ce genre de truc arrivant à 130 sur une autoroute coûte la vie au conducteur. Je le savais. Je le sais.

A partir de là, je remets en première pour faire deux mètres de plus pour me garer un peu. Je ferme ma voiture. Et je pars en stop. J'avais bien mon téléphone mobile sur moi mais je n'avais pas de moyen de prévenir ma petite-fille car il n'y a pas de téléphone fixe dans la maison (pour l'instant). Mon premier réflexe a été de rentrer à la maison pour qu'elle ne s'inquiète pas de mon absence prolongée.

Je n'avais pas marché 50 mètres qu'une petite voiture s'arrête. Le conducteur âgé m'explique qu'il se rend à un enterrement à Roussines. Il me dépose un peu avant l'église où est massée une foule de gens. Une dame qui sort de la voiture... tiens donc! J'ai été suivie par une foule de yeux curieux pendant que je me hâtais le long de la route pour St Civran.

Tout en marchant vite, j'appelle mon fils avec mon mobile pour lui signaler l'énènement. Une autostoppeuse au petit trot en conversation le mobile à la main, je trouvais que ça faisait très 'fashion'!!!! Et une deuxième voiture s'arrête, cette fois, c'est une dame qui revient du Lot et remonte sur Vierzon. St Civran, c'est où? Le village suivant. Ah bon! Ici l'herbe est encore verte, elle est jaune dans le Lot. Ah!... le temps de 3 phrases sur la météo et j'étais arrivée chez moi. Merci, au revoir.

Là, j'appelle mon garagiste préférée, Jérémy Jaroussat, dont le grand-père était le garagiste préféré de mon grand-père, qui me dit: on arrive, rendez-vous à la voiture. J'attrape ma petite-fille pour aller demander à John, le copain anglais à l'autre bout du village, de nous conduire sur place. John n'est pas chez lui. Ah zut. Je rappelle mon garagiste préféré pour changer de plan. De justesse, son mécanicien est justement en train de partir. Il passe nous chercher avant d'aller à la voiture.

Sur place, le changement de la roue éclatée par la roue de secours se fait en deux temps trois mouvements. Puis je conduis ma voiture clopinante à 60 à l'heure jusqu'au garage d'Abloux. Puis Alexandra, la secrétaire, nous ramène à la maison. Quelle journée! Maintenant c'est mon fils qui finalement va venir chercher sa fille.

Je pensais ne pas avoir de voiture jusqu'au début de la semaine suivante. Après tout, c'était un vendredi après-midi, en été. C'était sans compter sur l'efficacité du jeune Jérémy Jaroussat!!! Vers 17h passé il me ramène ma voiture, avec deux nouveaux bons  pneus à l'avant. Je n'en reviens pas. Alors, voilà, je lui fais de la pub: chez Jaroussat, c'est pas bidon et c'est tout droit.



38. AMADEUS


Un drôle de nom, Amadeus. En fait j'ai appris, en écoutant Franck Ferrand sur le sujet, qu'il s'agit de la traduction latine de Gottlieb, deuxième prénom qui avait été donné au petit dernier des Mozart à sa naissance, latinisé ensuite pour faire plus chic. Je veux bien!

Gottlieb signifie 'aime-dieu' en allemand, rendu par Ama-deus en latin. Si on va un peu plus loin, on trouve Théo-phile en ancien grec et Ab-el en hébreu. Je ne vois pas de prénom français qui corresponde, sauf Théophile qu'on emploie mais qui est du grec pur. Quant à Abel, il se trouve dans les toutes premières pages de la bible. Au moment de la Réforme dans les années 1500 et 1600, les familles protestantes avaient tendance à donner des noms bibliques de l'ancien testament à leurs enfants.

Tous ceux qui portent de tels noms, de toute façon, avaient des parents pieux qui ont élevé leur Gottlieb-Théophile-Abel dans une foi active et réelle de l'existence de dieu et de sa pratique chrétienne. Il faut se souvenir de ça quand on lit leur biographie, nous, les mécréants du 21e siècle, faute de quoi on passe à côté de la réalité historique. Mozart et Abel Tasman, entre autres, étaient de profonds chrétiens protestants.

Voilà. C'est tout ce que je voulais dire.

mercredi 8 août 2012

37. Le Festival des Lumières


Le dépliant que j'avais reçu sur ce Festival des Lumières était très fourni. Sur un weekend, les vendredi 20, samedi 21 et dimanche 22 juillet, il y avait tout un tas de représentations diverses ayant trait à l'époque de l'Histoire européenne, dite des "Lumières". Le programmateur du Festival disait dans sa présentation que ce mot de "Lumières" est le même dans les autres pays de l'Europe pour désigner le 18e siècle: "Enlightment" en Angleterre, "Illuminismo" en Italie, "Aufklärung" en Allemagne. Cette période de l'Histoire n'est pas ma préférée mais le dépliant disait qu'il s'agissait d'un festival pour tous les publics, s'adressant aussi aux enfants. Idéal pour y aller avec ma petite-fille, un après-midi pour une scène gratuite.

On est donc parti après déjeuner le samedi, en roulant tranquillement. La ville est bien grise quand on y arrive. On descend assez rapidement jusqu'au centre ville et en suivant les flèches Festival des Lumières, on traverse le pont et on remonte à pic de l'autre côté. Là je me suis trompée de file à un feu et j'ai fini devant la gare. Rebroussant chemin on est allé se stationner devant une très vieille église avant de finir à pied tout en suivant les flèches. Il n'y avait pas grand monde mais nous étions très en avance. Le haut bâtiment s'appelant La Maison-Dieu me parut franchement carcéral. A son contact j'avais la même impression qu'à l'abbaye de Fontevrault. Le dépliant dit que "ce monastère-hôpital (fut) fondé au 11e siècle par Robert du Puy, seigneur de Montmorillon, à son retour de Terre Sainte". Les scènes gratuites de l'après-midi se jouaient dans la cour de cette Maison-Dieu, alors on s'est assis là, essayant plusieurs bans sur plusieurs scènes et je me suis empressée de prendre quelques photos marrantes!







J'en viens au premier spectacle: Rien que du vent, donné par la Compagnie La Chaloupe. A en parler, j'en ris encore. Un one-man-show pas possible, 'standing' par dessus le marché, gesticulant et dansant même, au son d'un musicien planqué là avec une flûte à bec, une cornemuse et autres instruments à vent. L'instrument à vent dont il fut question était le trou de balle et les différents sons qu'on peut faire avec... oui, oui, c'est cela même. L'acteur, en habit de gentleman bon-chic-bon-genre du 18e siècle, nous a entretenu pendant une bonne heure du fait scientifique qu'est un pet. Je ne vais pas résumer! Il faut l'avoir vu et entendu! Il a tenu son public en haleine et en franche rigolade tout le temps. Ceci ayant été la première représentation de théâtre vécu par ma petite-fille, je crois qu'elle s'en souviendra... bravo, mille bravos à l'artiste.


Le deuxième spectacle était haletant. Je sais bien qu'il y a des gens blasés mais j'ai été captivée par la façon dont il a été question de la mort de Mozart, oui, c'est cela, la mort de Wolfgang Gottlieb Mozart, décédé à l'âge de 35 ans en 1791 à Vienne en Autriche. Ce décès prématuré du génial musicien a souvent fait l'objet d'études sur le pourquoi et le comment. Le présentateur-programmateur du Festival des Lumières nous a dit tout de go (expression du 18e siècle!) que nous allions enfin dénouer l'énigme, ici, aujourd'hui, à Montmorillon. Quel privilège!

La pièce s'intitule 'Qui a assassiné Mozart?', jouée par la Compagnie 'Le Petit Salon de Théâtre' et mise en scène par Alain Carré, le souriant présentateur-programmateur cité plus haut. Sur scène un grand piano à queue noir où une jolie jeune dame en robe du 18e siècle interprète avec brio la Fantasia dudit Wolfgang Amadeus, pendant qu'une autre jolie jeune dame vêtue pareillement se tient assise, une plume d'oie à la main en train de composer une missive. Au fond, tournant le dos à tout le monde, deux messieurs en gabardine longue noir-corbeau façon agent secret du 21e siècle. Ce morceau pour piano en ré mineur sonne très romantique. Mais après avoir vu cette pièce et après avoir entendu son interprétation, je n'écouterais plus jamais Mozart de la même façon.

FANTASIA by Wolfgang Amadeus 

Je ne vais pas résumer. J'étais captivée, par la musique, le chant, le suspens, le jeu des acteurs se cotoyant à trois siècles d'intervalle. J'en oubliais d'applaudir à la fin de chaque aria comme il se doit. Ma petite-fille a beaucoup aimé. Rentrées à la maison, on a plusieurs fois écouté la Fantasia le soir, le petit-frère de six ans dans le lit du haut demandant un bis à chaque fois.

Merci, la Compagnie, merci!



mercredi 1 août 2012

36. LE MOIS DE JUILLET 2012


Faudra-t-il se souvenir de ce mois de juillet où les températures ont sans cesse sauté de 30° à 15° d'un jour à l'autre, avec des ondées ou des orages tous les trois jours? Nos producteurs-éleveurs de vaches à viande (je n'aime pas dire 'paysans', ça fait plouc), nos fermiers donc s'en souviendront sans doute. Ils ont bossé sans relâche dansant d'un pied sur l'autre pour pouvoir couper et rentrer leur foin entre deux giboulées, tardivement, alors qu'il fallait se mettre à la moisson des blés et autres contingences de la production primaire... sans laquelle, je le dis sans cesse, rien d'autre ne serait possible. Voir les tribulations d'un Paysan Heureux, fermier éleveur en Bourgogne.

Quant à moi, grand-mère émérite, j'ai eu en première semaine du mois la visite d'une vieille connaissance hollandaise rencontrée jadis en Nouvelle Zélande: palabres sur nos aventures passées, balades touristiques, dîners en famille. Nous avons pu couvrir du chemin allant de banc en banc sur les bords de la Creuse, à St Gaultier et à Argenton-sur-Creuse.

Nicolas, John et Hetty

La Creuse à St Gaultier







Après leur départ, j'ai eu avec moi ma petite-fille (10 ans) et son petit frère (6 ans), de quoi rigoler et s'activer sans relâche. Ils ont été adorables, ont joué ensemble sans se chamailler, dormant dans des lits superposés et moi sur un matelas par-terre dans la même chambre, occassion rêvée pour se raconter des histoires pour soi-disant s'endormir! Coucher à 22:30 et lever à 11:00...

A part ça, je déménage, j'émigre vers l'ouest. Le grenier aménagé à Chazelet n'est plus vraiment habitable, même en été. J'abandonne ce fief qui pourtant me tenait à coeur. Mon fils et sa petite famille étant partis loger ailleurs, et n'ayant pas trouvé de 'concierge' pour la maison de la poterie à St Civran, je retourne m'y installer. Le transfert se fait journellement en remplissant le coffre de ma voiture et en intégrant les objets et meubles divers peu à peu. Je vide tout et j'espère avoir fini mon nouvel emménagement quand il va commencer faire froid. Quand? On verra bien.

A part ça, ma petite-fille est venue passer une semaine toute seule avec moi. J'aime bien discuter avec elle. On a commencé par aller danser un soir au 'bal trad' animé par le groupe Les Genoux lors du festival de danses folk Mercuria. J'adore!

...pas nette la photo, j'ajouterai ma petite vidéo plus tard
Ensuite, ayant reçu un prospectus sur le Festival des Lumières organisé à Montmorillon, dans la province limitrophe du Poitou, nous sommes allées assister à quelques représentations théâtrales gratuites un après-midi. Génial, absolument génial! Comme nous étions assises sur des bancs, une dame armée d'un gros appareil photo à l'ancienne (pas le genre digital discret) se plante devant nous sans autres civilités. Elle n'eut cesse de photographier tout le monde sur scène et sur les bancs, sans vergogne, sans s'excuser, sans se présenter. Ce genre d'incivilité, je déteste. Je conçois qu'un reporter qui couvre la guerre du Liban ou de Syrie ne s'excuse pas quand il passe devant quelqu'un, mais ici, dans une petite ville provinciale en plein festival estival, pourquoi jouer les grands reporters en mission dangereuse? Si ça se trouve, elle travaille pour la gazette locale... ou bien alors pour la CIA...




Oui, parce qu'à la deuxième représentation, il y avait une dame assise en bout de banc à côté de moi qui a passé son temps à me dévisager. Mais vraiment, la tête tournée vers ma tête comme pour compter mes boutons juvéniles et mes rides séniores... à tel point que je lui ai par deux fois demandé pourquoi elle me regardait comme ça. A la fin de la représentation, elle est partie avant les applaudissements et je lui ai couru après, l'attrapant par la manche et lui demandant les explications de son comportement. Elle m'a dit qu'elle regardait des amis assis de l'autre côté... mon oeil! Enfin bon, passons. Les représentations avaient été absolument magnifiques. J'en reparlerai. Rentrées à la maison, nous avons bien rigolé à l'idée que la dame avait dû nous prendre pour des extra-terrestres, jouant à en être, écrasant nos nez, et mettant la nourriture dans nos oreilles!!!

Voilà pour le mois de juillet :-)

dimanche 29 juillet 2012

35. La résistance (suite)


Dans mon article précédent je parle de 'talibanisme'. C'est sans doute un néologisme mais je préfère inventer un mot pour nommer l'innommable, je veux dire ce fachisme qui nous vient des pays mahométans. Mahomet n'a jamais raconté qu'il fallait aller égorger femmes et enfants, étrangler son prochain, et terroriser ses voisins.

J'ai vécu une dizaine d'années parmi des immigrés Peuls installés en France. Ceux qui arrivaient de Guinée où règnait dans les années 1970 un dictateur à obédience soviétique, fuyaient alors deux calamités, la dictature politique de leurs dirigeants et la dictature religieuse de leurs anciens. Ils arrivaient avides de liberté. Ils venaient en France, presque leur 'métropole' puisqu'ils parlaient français, pour pouvoir s'habiller comme ils voulaient, laisser leur chevelure en jachère si bon leur plaisait et surtout pour choisir la femme qui partagerait leur lit. Au pays il fallait obéir à des dictates qu'ils jugaient d'un autre temps. Ainsi dans les années 70, on pouvait trouver ses jeunes Peuls de Guinée dans les boîtes de nuit lyonnaises, vêtus d'un pantalon rouge, la crinière au vent, sirotant une bière et croquant à l'occasion dans un sandwich au jambon. C'est un de ceux-là que j'ai rencontré un jour et qui est devenu le père de mon enfant.

Le temps a filé et voilà qu'une trentaine d'années plus tard, ces même anciens jeunes jouent les rabat-joie, envoient leurs gosses nés en France dans des écoles coraniques, font des prières sur un tapis maintes fois par jour et maudissent la bière et les cochons.

Je voudrais dire à ces amis d'autrefois qu'il est temps de faire le point et de se souvenir ce pour quoi ils sont venus en France dans leur jeunesse. Mon compagnon est mort en 2003. A son enterrement ses amis et parrents, tous émigrés pour ces même raisons, lui ont fait l'honneur du rite musulman pour les défunts. Je me disais qu'il devait bien rire de là où il était, lui qui haussait les épaules, rebelle à toutes les formes d'interdits et de dictates religieux. Il est temps d'entrer en résistance, de ne plus se laisser faire. On n'est pas moins Peul, ou Algérien ou Malien, si on se modernise. Ce n'est pas une question d'identité ethnique. C'est une question de liberté. Je répète: c'est une question de liberté. Les femmes d'Afrique noire n'ont jamais caché leur visage ni leur chevelure. Si elles mettent des coiffes en tissu coloré, c'est pour faire chic, pas pour se cacher... et voilà que leurs filles nées en France adoptent le voile et bientôt sans doute la bourka! Il est temps d'entrer en résistance.

Le talibanisme est un fachisme redoutable qui utilise les méthodes de l'inquisition religieuse médiévale, celle du qu'en-dira-t-on et de la délation pour terroriser les gens ordinaires surpris en flagrant délit de liberté. Il ne faut pas se laisser faire. Ne vous laissez pas faire. Ne nous laissons pas faire.  

lundi 25 juin 2012

34. LA RESISTANCE


Je suis née à un moment très troublée de notre Histoire, 2 mois et demi avant l'assaut des armées alliées sur l'armée d'occupation de notre pays. Un dictateur mégalomane avait, quelques années plus tôt, décidé de soumettre ses pays voisins, dont la France, à ses idées et méthodes crapuleuses. On était tombé dans le panneau, sans coup férir ou presque.

Très tôt dans ma vie de gamine libre et éduquée à se poser des questions, j'ai cherché à savoir ce qui s'était vraiment passé. Et je me disais que, moi, si j'avais eu 20 ans en 1940, j'aurai répondu à l'appel de résistance... Oui, bon, ils ont tous le beau rôle maintenant, ceux qui ont 'résisté'. Mais au moment où ça s'est passé, presque tout le monde a nagé dans le sens du courant. Dans des moments pareils, il est bien difficile de voir, de savoir et d'analyser ce qui arrive réellement. Une famille juive arrêtée?... c'est bizarre, mais peut-être ont-ils fait quelque chose de répréhensible. Deux familles juives arrêtées?... ah tiens, c'est bizarre, sans doute que c'est pour la même raison que la première fois. Trois familles juives arrêtées?...

Qui, alors, a eu le courage de dire tout haut que c'était intolérable et qu'il fallait réagir?????

On est en 2012. Rien n'est pareil et rien n'a changé! Il ne s'agit plus des même agresseurs et agressés mais la méthode crapuleuse est la même. La même violence, la même haine, la même terreur.

J'entends la radio raconter qu'un jeune garçon de 13 ans a été assassiné dans sa cour d'école par un autre de 16 ans. Cellule psychologique, fleurs blanches, marche silencieuse, poèmes... hein? cellule psychologique? lâcher de ballons?... Lâcher de ballons?!!!

Le fait est qu'un ado a froidement assassiné un enfant, plus jeune que lui, à la récré. Ce genre de violence haineuse et gratuite est devenue monnaie courante. On parle d'insécurité, mais ce n'est pas ça. Tolérer ces actes, à mes yeux, est comparable à la tolérance dont faisait preuve la majorité de la population lors des exactions de l'armée d'occupation. Le problème aujourd'hui se pose autrement: il n'y a pas d'armée d'occupation. Les crimes émanent, on dirait, d'une nébuleuse idéologique que j'appelle le 'talibanisme', comme on dit le 'nazisme', une espèce d'inquisition politico-théologique visant à semer la terreur chez les peuples libres.

Et alors, devant ces coups de boutoir, l'intelligentsia bien-pensante de notre pays ne réagit pas, ou plutôt si, en faisant le gros dos et en excusant les agresseurs. Nos responsables sont-ils eux-même sous l'emprise d'une mafia terroriste? Nos juges sont-ils sous la menace de représailles s'ils poursuivent les agresseurs?

J'aimerais savoir. J'ai envie de réagir, mais comment? L'autre jour, j'ai signé une pétition en faveur du maire d'une petite commune qui, s'étant fait agressé par un ado, avait giflé celui-ci et s'était retrouvé sur le banc des accusés au tribunal. J'ai aussi signé une pétition pour dire qu'il y en avait assez qu'on tue nos gendarmes. Comment peut-on entrer en résistance contre ce fléau?... sans se faire taxer d'extrémisme raciste fasciste par ceux qui, sans s'en rendre compte, sont peut-être les collabos d'aujourd'hui.

jeudi 21 juin 2012

33. La génération clubmed


En fait, ça a commencé à ma génération, la nouvelle vague rock'n-roll Johnny, après la guerre, voilà plus d'un demi-siècle maintenant. On arrive au bout de cette logique aujourd'hui. Je veux parler de l'idée qu'on se fait de l'avenir de nos enfants.

Il fut un temps, depuis Cromagnon jusqu'à la 2e guerre mondiale, où les grands-parents et les parents choyaient et éduquaient leurs enfants pour qu'ils les remplacent. On les intégrait et on les initiait depuis tout petit à la vie de la famille dans tous ses aspects, c'est-à-dire à la reproduction de la production... comme on dit dans certains manuels d'anthropologie!

Et puis, au milieu du 20e siècle, ce système-là s'est cassé. On s'est mis à penser que les petits qu'on faisait allaient avoir un tout autre destin. Qu'on n'allait pas les initier ou les forcer à quoi que ce soit. Qu'ils allaient trouver leur propre voie dans la vie. Qu'ils s'en sortiraient mieux et qu'ils iraient plus haut. Et qu'il fallait, pour se faire, qu'ils aillent à l'école et y restent jusqu'à... 25 ans! On s'est mis à rêver que tous nos enfants allaient être médecins, docteurs, ingénieurs, grands messieurs à cravate et à escarpins pointus. Et les filles?... on n'allait plus les marrier. Elles allaient faire "des études".

C'est comme ça que j'ai cru un temps (l'ai-je cru vraiment?) que si j'avais de bonnes notes en latin, je m'en sortirai bien dans la vie. Alors je m'efforçais d'avoir de bonnes notes en version et en thème, en latin et en allemand. On ne m'a jamais parlé de 'gagner' ma vie. C'était quasi automatique, une bonne note en latin et mon avenir était assuré... ça restait flou, plus que flou, mais c'était sûr. C'est pourquoi on ne m'a pas intégré à la vie de la famille. Quand je demandais comment on se sert du lave-linge, ma mère répondait énigmatique: tu apprendras bien assez tôt, va faire tes devoirs! Elle voulait bien qu'on essuie la vaiselle mais ne m'en a jamais confié la responsabilité disant: va faire tes gammes au piano. Mes parents étaient des entrepreneurs-nés qui avaient créé et faisaient tourner une usine de fabrication de pantoufles, employant une centaine d'ouvriers. Jamais on ne m'a montré comment gérer une telle entreprise. Comme si je n'étais pas de la famille, de ce milieu, comme si j'étais une nouvelle espèce d'humanoïde.

Mais, étant la première génération appliquée à cette mythologie-là, j'avais quand même sous les yeux des gens de tout âge qui travaillaient, qui s'occupaient, qui faisaient, fabriquaient, ciraient, tricotaient, arpentaient les champs, les bois, les rangées de machines... bref, je n'avais sous les yeux que des gens actifs.

Ceux qui vont à l'école jusqu'à 25 ans, de nos jours, n'ont pas eu sous leurs yeux ce modèle de peuple actif et fabriquant son avenir. Ils semblent vraiment croire qu'une bonne note en... maths leur assure une vie confortable, le gîte et le couvert et que le reste leur est dû.

S'il vous plaît, arrêtons ce cirque! Nous sommes en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis.

jeudi 7 juin 2012

31. Les petits pois


1) Cueillir les petits pois


2) Ecosser les petits pois


3) La récolte



Ensuite dans une casserole, je les couvre d'eau froide juste à niveau. De l'eau froide. Et je mets à bouillir doucement puis à mijoter tranquillement environ 30 ou 40 minutes, avec une petite poignée de gros sel et une tranche épaisse de bon beurre frais. Le parfum de cette cuisson lente est un vrai régal.

A déguster (à la louche!) sans modération.

mercredi 6 juin 2012

30. VENT D'EST


Depuis que mon assistante HelpExchange est arrivée, les conversations vont bon train. Elle, la jeune chinoise diplômée dont l'ambition est de faire de l'import-export, et moi, la vieille grand-mère française (non moins diplômée) ayant bien bourlingué au siècle passé, nous refaisons le monde. Voici quelques extraits, en vrac.

"La Chine est-elle une démocratie? c'est quoi la démocratie finalement? quand elle aura instituée la liberté de la presse et l'indépendance de la justice, bien sûr. Les Japonais vivent dans la hantise permanente de la destruction de leur pays, les tremblements de terre, les tsunami, c'est pour ça qu'ils sont agressifs eux-même. J'avais entendu jadis les Américains dirent que les Japonais faisaient du business comme on fait la guerre. Mais on commerce en Europe avec les pays voisins amis. On fait du commerce avec des amis, qu'est-ce qu'on peut échanger, toi et moi? C'est ça le commerce international pour un Français. Les Chinois ont plus en commun avec les Français qu'ils ne croient. On aime bien se mettre à table et faire un bon repas. Les Chinois signent toujours un accord commercial à table!!! :-) Tu vois, on peut s'entendre, qu'est-ce que tu en penses? Oui mais tu sais, le manque de ponctualité en France, c'est dingue, ça rend complètement fou. Et puis aussi, le manque de réactivité. Personne ne réagit à une opportunité, il faut toujours passer par une ribambelle de bureaux. Le commerce, c'est les yeux dans les yeux que ça se fait..."

La taille géographique de la France, l'hexagone, est celle d'une seule province chinoise, celle de mon invitée en l'occurrence. Que pouvons-nous échanger entre nos deux territoires? Des tas de choses, sans se faire la guerre, sans s'énerver, sans imaginer le pire, sans se prendre pour un pays sorti de la cuisse de Jupiter parce qu'on a quelques bons parfums chers, en enseignant les langues à nos enfants, l'anglais et le chinois, vite et bien. Demain commence ce soir, ne manquons pas cette opportunité.

dimanche 27 mai 2012

29. Une insolation


Il faisait un temps splendide et, depuis tôt le matin, une douce chaleur traînait dans l'air. Une brume bleuâtre cachait l'horizon lointain et le disque du soleil...

Un poème de Verlaine??? Pas du tout! Je cherche à décrire l'ambiance d'il y a quelques jours quand j'ai fini la journée étendue sur le dos me croyant mourante... pour cause d'insolation.

Voici la photo où, binant, cerclant et désherbant, je me sens enfin revivre  après tant de journées grises et sans soleil. Ce jour-là j'ai travaillé dans mon jardin allègrement de 8:00 à midi. Ensuite j'ai fait la sieste à l'ombre mesquine d'un petit arbre jusqu'à 15:00 et puis j'ai repris le travail à la binette et à la fourche jusqu'à 19:00.

Le soir: un mal de tête force 7 avec une douleur insoutenable d'une cicatrice au crâne des années 90, la peau brûlante et la chair de poule, une envie de vomir pas ordinaire, mais pas soif. C'étaient les symptômes d'une bonne insolation. Je le savais parce qu'alors jeune mariée de 23 ans, j'avais eu ma première expérience du phénomène dans le Queensland, en Australie. Etrange phénomène où l'on ne sent venir ni le coup de soleil, ni la déshydratation. Le corps réagit à l'envers. On n'a pas soif, on ne veut pas boire. On ne veut pas s'arrêter, encore moins s'allonger.

Je me souviens aussi du cas d'une jeune femme russe très blanche en vacances à Tahiti. Elle criait qu'elle allait mourir et qu'elle ne voulait pas boire. Il avait fallu la tenir pour qu'elle reste allongée et qu'elle boive sans arrêt pour palier à la déshydratation.

Je ne sais pas si ma description d'une insolation est tout à fait clinique. En tout cas elle est digne de foi! Il faut à tout prix boire beaucoup d'eau, et boire encore, rester tranquille pendant 24 ou même 48 heures. C'est tout. On n'en meurt pas... si l'on boit suffisament!  

C'EST QUAND MÊME BIZARRE

 Oui c'est bizarre. Il faut que je raconte ce qui m'arrive. Dimanche dernier le 24 janvier 2021 je me réveille avec une fièvre de ch...