mercredi 29 janvier 2020

97. Aurore, George et les autres




TEXTE COPYRIGHT FRANKIE PERUSSAULT 2020

Grand-mère tu me racontes une histoire ?
  • Pourquoi ? tu t'ennuies ?
  • Euh non, enfin si... comme quand j'étais petit garçon.

Le soleil venait de se lever...

  • Non pas celle-là, "Aurore" venait de se lever et tartinait son pain du bon beurre de la ferme... bla bla bla... pour son petit déjeuner, annona-t-il en grimaçant.

Quelqu'un en bas dehors appelait George à grands cris. Il ouvrit la fenêtre à petits carreaux et vit un palefrenier guidant un cheval tout harnaché. "Mais!" pensa George et jetant un coup d'œil furtif à sa grand-mère, il dévala le petit escalier pour se trouver dans la cour.

  • Le voilà, le Coco, comme vous me l'avez demandé. Faites attention dans la descente sur La Châtre, il a tendance à s'emballer.
  • "Mais!" pensa George en tapotant le cou de Coco, puis se mit en selle à grand renfort de oh-oh-oh pour calmer le destrier.

Il sortit par le grand portail de la cour de ferme au pas, mal à l'aise dans son jean serré et ses nikes dernier modèle. Il haussa les épaules quand il se rendit compte qu'il n'avait ni son téléphone mobile ni sa tablette avec lui. Et il ne se rendit pas compte tout de suite que la route sur laquelle il chevauchait au trot n'était pas goudronnée.

Dans la descente, effectivement, le destrier se mit au galop, puis au grand galop et George se vit éjecté de son siège. En vol plané il se retrouva dans le fossé de la route pas goudronnée chutant avec un bruit d'os cassés.

Mais non, il ne s'était rien cassé mais son visage saignait, sa main sur sa lèvre supérieure comprit qu'elle devait être déchirée. Il eut très mal de partout en se relevant. Il avait entendu le gallop du cheval s'éloigner, tagada tagada, comme dans les films quand ils cognent deux noix de coco l'une contre l'autre pour faire croire au galop sur des pavés. Mais plus rien.

On apercevait le clocher de La Châtre au loin. George se dit qu'il retrouverait le Coco en bas de la côte, sans doute, et se mit à marcher sur les cailloux blancs de la route pas goudronnée. Il n'eut pas envie de se poser des questions existentielles, genre comment se fait-il que... ou bien suis-je devenu fou. De temps en temps il avait comme la vision de la route qu'il connaissait avec des bolides auto-mobiles qui le dépassaient à toute allure et dans un grand bruit. Une odeur indescriptible les accompagnait, pas du tout comme celle du crottin de cheval. Mais bon, il ne voulut pas se poser de question sur sa santé mentale et continua de marcher vers la ville.

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Le cheval était en train de brouter pacifiquement près du panneau indiquant l'existence formelle de la ville. Comme George s'en approchait, il leva la tête avec agressivité et s'éloigna d'un mètre. George arriva quand même à attraper les rênes qui traînaient par-terre. Il manquait l'étrier côté gauche par où on monte à cheval en général. Tant pis, George n'avait pas l'intention de se remettre en selle de toute façon.

Il se dirigea avec son destrier de malheur vers un lot de bâtiments où il savait trouver un restaurant. La dernière fois qu'il y était venu, sa grand-mère lui avait piqué toutes les olives sur sa pizza.

- Vous là! Vous savez sûrement dans quelle salle se trouve le spectacle!
- Le spectacle?
- Félicitations pour le maquillage en tout cas, on dirait vraiment que vous êtes tombé de cheval...

Que faire? que dire? pensa George.

Avant qu'il n'ait eu le temps de répondre à son questionnement, un attroupement s'était formé autour de lui et de sa monture. Une dame d'un certain âge qu'il avait déjà vue quelque part s'approche de lui à grands pas. Elle l'attrape par le bras avec force.

- Mais vous êtes blessé mon ami !

Et l'entraînant de force elle le conduisit à sa vieille voiture garée sur le parking pas loin.

- Montez, je vais vous reconduire.
- Et le cheval ?
- Ne vous inquiétez pas, je connais le propriétaire.

Tandis qu'elle démarrait sa Renault 25 surannée, on entendit le son d'un piano qui s'envolait d'une salle de spectacle adjacente.

Dans la cour de la ferme, il remercia la dame, grimpa les marches du petit escalier et se remit dans le fauteuil près de sa grand-mère.

- Aurore venait de se lever et tartinait son pain du bon beurre de la ferme pour son petit déjeuner.

Puis s'interrompant et regardant George par-dessus ses lunettes :

- Tu savais que son père s'était tué dans un accident de cheval ?


••• . FIN •••



NB on peut cliquer sur trois mots de ce texte, le titre George, monture et le son d'un piano. ça renvoie à des photos et à de la musique.


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