dimanche 27 mai 2012
29. Une insolation
Il faisait un temps splendide et, depuis tôt le matin, une douce chaleur traînait dans l'air. Une brume bleuâtre cachait l'horizon lointain et le disque du soleil...
Un poème de Verlaine??? Pas du tout! Je cherche à décrire l'ambiance d'il y a quelques jours quand j'ai fini la journée étendue sur le dos me croyant mourante... pour cause d'insolation.
Voici la photo où, binant, cerclant et désherbant, je me sens enfin revivre après tant de journées grises et sans soleil. Ce jour-là j'ai travaillé dans mon jardin allègrement de 8:00 à midi. Ensuite j'ai fait la sieste à l'ombre mesquine d'un petit arbre jusqu'à 15:00 et puis j'ai repris le travail à la binette et à la fourche jusqu'à 19:00.
Le soir: un mal de tête force 7 avec une douleur insoutenable d'une cicatrice au crâne des années 90, la peau brûlante et la chair de poule, une envie de vomir pas ordinaire, mais pas soif. C'étaient les symptômes d'une bonne insolation. Je le savais parce qu'alors jeune mariée de 23 ans, j'avais eu ma première expérience du phénomène dans le Queensland, en Australie. Etrange phénomène où l'on ne sent venir ni le coup de soleil, ni la déshydratation. Le corps réagit à l'envers. On n'a pas soif, on ne veut pas boire. On ne veut pas s'arrêter, encore moins s'allonger.
Je me souviens aussi du cas d'une jeune femme russe très blanche en vacances à Tahiti. Elle criait qu'elle allait mourir et qu'elle ne voulait pas boire. Il avait fallu la tenir pour qu'elle reste allongée et qu'elle boive sans arrêt pour palier à la déshydratation.
Je ne sais pas si ma description d'une insolation est tout à fait clinique. En tout cas elle est digne de foi! Il faut à tout prix boire beaucoup d'eau, et boire encore, rester tranquille pendant 24 ou même 48 heures. C'est tout. On n'en meurt pas... si l'on boit suffisament!
lundi 21 mai 2012
28. A VRAI DIRE
Si Mr Sarkozy a été remercié de façon si fracassante, ce n'est pas dans les chiffres et les statistiques qu'il faut en chercher la cause. Non.
Je vais vous raconter comment, à travers mon vécu, j'ai vu venir la dégringolade. Cela remonte à 2007 quand, moi, potière de mon état dans un village inconnu d'une province ignorée, j'ai décidé de 'faire quelque chose' pour les élections présidentielles d'alors. On peut dire que ce besoin de 'faire quelque chose' était un sursaut générationnel!... Nous, la nouvelle vague des années 60 que le pouvoir central détestait parce qu'on dansait le rock'n roll, allions passer notre tour de gouverner la France. J'avais été prise d'un haut le coeur à l'idée qu'un président comme Mr Chirac de la génération de mes parents allait encore et toujours nous tenir sous tutelle... et qu'après, aux élections suivantes, il y aurait de toute évidence un président plus jeune et sans doute de la génération de mon fils.
Lors donc, je me suis empressée de me porter volontaire pour tracter et gesticuler sur les marchés pour faire élire un président actif et moderne, de ma génération, en cotisant 100€ à l'effort de la campagne et en prenant la carte de l'UMP. Je ne suis pas socialiste et ne le serai jamais, ne me demandez pas pourquoi maintenant.
L'accueil à la permanence du mouvement soi-disant populaire fut des plus froid. Qui c'est, celle-là? Cherchant à joindre d'autres sympathisants, j'ai donné et reçu quelques coups de fil dont à une dame qui semblait être affolée à l'idée que je débarque chez elle pour discuter. Un jour, il y eu une réunion des volontaires-pour-tracter, c'est-à-dire de ceux qui voulaient bien faire des kilomètres à pied pour distribuer des tracts dans les boîtes aux lettres et sur les marchés, vantant les atouts et les bonnes idées du candidat Sarkozy alors complètement inconnu de la population. Un autre jour, en mon absence, quelqu'un a largué sur ma pelouse une tonne de tracts, disant à mon fils qui se trouvait là: ah! vous êtes le fils de la dame?!, mais sans pour autant me contacter ultérieurement.
Malgré cela, mon enthousiasme restait grand: on allait enfin avoir un président de ma génération et vous allez voir ce que vous allez voir. J'ai commencé à avoir une drôle de sensation quand, en autocars avec les autres sympathisants encartés, j'ai débarqué à Clermont-Ferrand où Mr Sarkozy allait faire un show devant des milliers de gens.
Pour commencer, dans le hall, il a fallu être fouillé. J'avais un couteau suisse dans mon sac en bandoulière... ah! un couteau! un couteau, les gars... branlebas de combat... confisqué!... passez et vous récupérerez votre couteau à la sortie. Ensuite, notre groupe a été averti que le candidat condescendait à recevoir la délégation de notre coin. Tiens! Cette idée me paraissait saugrenue, je ne suis pas allée serrer la main du candidat, je suis allée m'asseoir au milieu de la salle à côté de la dame avec laquelle j'avais fait le voyage en car. Quand il a été annoncé qu'on pouvait se raprocher pour voir le candidat président, on n'a pas bougé parce que le but n'était pas de le voir ou de le toucher, mais de l'entendre. Ma surprise fut grande quand une caméra sur pattes fut installée à quelque distance braquée sur moi pendant toute la séance! Bizarre.
Le discours, malgré mes réactions du moment, me mit très mal à l'aise. D'abord, la harangue avait commencé par du lèche-botte sur le grand passé de l'Auvergne commençant par Vercingétorix et finissant avec Giscard d'Estaing. Paraît que le centre de la France, c'était Clermont-Ferrand. N'exagérons rien! Mais bon, mon enthousiasme restait solide. Puis vinrent les piques et les attaques sur les copains, dont Mr Bayrou en ligne de mire. J'attendais autre chose. C'était donc ça, une élection présidentielle?
Rentrée à la maison, j'ai eu comme un dégoût des tonnes de tracts qu'il me restait à distribuer. J'ai continué jusqu'au bout car ma hantise était grande de voir la France gouvernée encore et encore par des gens psyco-rigides et engoncés dans un protocole d'un autre âge.
A l'annonce du succès de Mr Sarkozy j'étais très heureuse. Pas pour longtemps. Quand il a été annoncé que le soir même, il se tirait avec des potes à lui dans un restaurant chic d'une rue célèbre de Paris, j'ai reçu comme un coup de poing dans l'estomac. Quoi? C'était cynique, comme si tout ça, nous tous, nous n'étions que des crottes de caniche.
A partir de là, le capital sympathie pour le personnage a perdu de sa valeur jour après jour jusqu'à ne valoir plus rien du tout. Ce n'est pas son bilan qui l'a coulé. Non.
lundi 14 mai 2012
27. La justice de dieu
Je médite sur l'idée de ce qui est juste. Apparemment il n'y a pas que moi . Dimanche dernier sur France Culture à l'heure de Présence Protestante, un pasteur a tenté d'apporter ses lumières sur l'idée de "justice de dieu". Du coup, je viens de passer du temps sur internet à ce sujet pour tenter d'y voir plus clair.
Le cri enfantin de "c'est pas juste" indiquerait qu'il s'agit d'un sentiment inné, d'un instinct presque. Si quelque chose n'est pas juste, c'est qu'on s'est fait avoir. On ne m'a pas donné ma part. Je n'ai pas eu ce qui me revenait. Quelqu'un a été favorisé et j'ai été lésé.
Par-contre, le cri de "c'est juste" ne vient jamais d'un enfant, mais d'un adulte. D'un juge. De quelqu'un qui s'érige en tiers pour rendre un jugement entre 2 personnes en conflit. On pense bien sûr à Salomon et à son jugement de bon sens concernant le bébé réclamé par 2 mères qui s'affrontent. Dans la culture et la pratique juive, il est toujours fait appel à un tiers. On ne se fait pas justice soi-même. Justice soi-même entraîne la vengeance et la vendetta ad eternam vitam. Un tiers tranche et on arrête là.
On fait appel à la justice quand on a le sentiment et souvent la certitude d'avoir été lésé. On parle de la justice des hommes et de la justice de dieu. C'est pas la même. Le rendu n'est pas le même. Les 2 sont souvent incompréhensibles. Dans les 2 cas, c'est au niveau de la punition qu'on peut dire si c'est juste ou pas juste. Le mérite, là-dedans? On se pose toujours la question au négatif. Par exemple, on ne dit jamais que c'est juste quand on voit passer quelqu'un roulant en mercedes-benz.
Les policiers qui en ont marre de risquer leur vie dans leur travail, ont le sentiment et la certitude d'avoir été lésé. Ils crient "c'est pas juste" et la justice des hommes reste sourde. C'est comme ça que je vois les choses.
Dans la Déclaration universelle des Droits de l'Homme, il est écrit à l'article 3: Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.
La "sûreté de sa personne" est-elle une idée abstraite? Que se passe-t-il si ceux qui sont les 'gardiens de la paix' de notre société n'ont plus pour eux-même la sûreté de leur personne?
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